1.31.2012

Déclaration Groupe de travail santé - FST Porto Alegre 2012

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La santé est un droit universel et ne peut être source de profit. 


Lors du forum social thématique « Crise capitaliste, justice sociale et environnementale » de Porto Alegre, dans les suites de la déclaration de Dakar, les militants du mouvement social des réseaux sociaux et défenseurs des droits à la santé, se sont réunis pour débattre de la situation sanitaire mondiale et des propositions  qui pourraient être portées à l’occasion du sommet des peuples se tenant pendant la conférence internationale de Rio +20 en juin 2012.

La déclaration de Dakar a entraîné des dynamiques régionales importantes, notamment les conférences européennes de défense de la santé et protection sociale d’Amsterdam et Katowice et le forum social thématique Maghreb/Machrek santé/habitat/environnement au Caire. Ces dynamiques ont permis d’enrichir la discussion initiée à Dakar.


IL Y A TOUJOURS URGENCE !


  • La crise du capitalisme a aggravé la situation des peuples : le droit à la santé, à l’eau potable, à l’assainissement, à la nourriture, au logement, au travail, à la dignité, sont bafoués.
  • Dans la quasi-totalité des pays les systèmes de santé sont attaqués par une privatisation et une marchandisation croissante qui aggrave les inégalités Nord Sud comme les inégalités sociales internes à chaque pays.
  • Les couches de la population les plus pauvres sont les premières victimes des exigences des marchés financiers, et des multinationales de santé et du médicament.
  • Partout dans le monde, les femmes subissent violemment ces politiques et leurs conséquences.
  • En Europe, nous constatons la simultanéité et l’accélération des attaques contre les droits de la population en matière de santé sous forme de privatisations et de destruction de la protection sociale. Les acquis sont remis fondamentalement en cause sous prétexte de réduction des déficits publics imposé par les politiques d’austérité. Or, c’est le sauvetage du système financier et la sauvegarde des profits qui ont aggravé la dette et détruisent nos systèmes de santé.
  • Au Maghreb/Machrek, on constate une destruction programmée des systèmes de santé liée à l’application des politiques néolibérales, notamment des programmes d’ajustement structurel appliqués dans la région qui ont pour but essentiel de passer de la responsabilité publique à l’adoption des logiques de marché.
  • En Amérique Latine, si des progrès considérables ont été réalisés dans des pays sous l’influence des mobilisations populaires, les systèmes de santé restent cependant insuffisants, très inégalitaires et dominés par le secteur marchand.
  • En Afrique subsaharienne subsiste une situation dramatique qui conduit aujourd’hui à concentrer la moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans de la planète 4,4 MILLIONS SUR 8,8 MILLIONS CHAQUE ANNEE.
  • Partout dans le monde, la recherche permanente de gains de productivité exacerbé par la crise entraîne une dégradation de la santé au travail qui prend des proportions très inquiétantes (le BIT parle de 160 millions de nouveau cas de maladies professionnelles chaque année dans le monde.


La crise systémique entraîne donc, sur tous les continents, une véritable crise sanitaire due à la marchandisation de la santé, mais les résistances s’organisent et sont parfois victorieuses ! Comme ce mois-ci, le retrait du projet de privatisation des hôpitaux Roumains (grâce au mouvement des indignés) et slovaques (grâce à la mobilisation des médecins du public)

Pour donner des perspectives à ces luttes, les participants proposent :

1. De soumettre au débat des instances de leur organisation syndicales ou mouvements sociaux l’idée de la construction internationale des syndicats et mouvements sociaux « santé sans frontières »,

2. D’agir ensemble pour promouvoir :

  • Un système alternatif de protections sociales sans frontières, un système sans frontières fondé sur l’existence de droits économiques, sociaux, civiques, politiques indissociables,
  • Un système de santé garantissant l’universalité, l’accessibilité et la qualité.
  • Un système solidaire basé sur la satisfaction des besoins et non la gestion des moyens, sous la responsabilité principale des Etats,
  • Une recherche publique indépendante, une politique publique du médicament intégrant la recherche, la production et le contrôle répondant aux besoins de toutes les populations de la planète,
  • Une véritable politique de prévention et de santé au travail, 
  • Des conditions statutaires et de travail pour les professionnels de santé, ainsi qu’une formation leur permettant d’assurer la qualité du soin et du prendre soin.
  • Un système qui repose sur la Démocratie sanitaire et la détermination par la population et les professionnels des besoins de santé, sur un financement public et collectif, la santé ne pouvant être source de profit.

3 - D’agir pour l’annulation de la Dette des pays pauvres et contre les plans d’austérité dont sont victimes les populations alors que des milliards de dollars ont été offerts aux banquiers fauteurs de crise. 

4 - De profiter de la conjoncture des révolutions arabes afin de positionner la question du droit à la santé dans les réformes à mener. 

5 - Conscients que la paix dans le monde est un déterminant essentiel de la santé des peuples ; elles proposent une action continue contre la guerre, notamment aux cotés des peuples et de la société civile de Palestine, d’Irak, d’Afghanistan.

Les participants décident de se revoir à l’occasion de chaque Forum social, régional, continental ou mondial et à chaque rencontre internationale alternative sur ce thème comme la conférence européenne de défense de la santé et protection sociale organisée à Paris en mai 2012 ou le sommet des peuples à l’occasion de Rio+20 en juin 2012. Il s’agit d’approfondir l’échange d’expériences, le débat, les actions, et avancer sur des propositions stratégiques pour résoudre la crise sanitaire Mondiale.


Françoise Nay : Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité (France) - postmaster@coordination-nationale.org - jean.rostandivry@wanadoo.fr
Boubker El Yacobi : PHM Maroc - groupe de travail santé Forum Social Maghreb/Machrek (Maroc) – santerabat@yahoo.fr
Julien Terrié : Conférences européennes de défense de la santé et de la protection sociale - oziel1996@gmail.com
Bernardo Pilotto : SINDITEST-PR (Syndicat des travailleurs de la UFPR, UTFPR, IFPR, Unila et de Clinique) Etat du Parana (Brésil) bernardopilotto@gmail.com
José de campos Ferreira : SINDISPREV-RS (Sindicato des travailleurs fédéraux de la santé et protection sociale) de l’état du Rio Grande do Sul (Brésil) josedecamposferreira@gmail.com
SINDISPREV et SINDITEST sont membres du «Frente Nacional contra a privatizaçao da Saùde (Santé) Brasil»

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